Lors d'une expertise sur des oeuvres sur papier, l'une des problématiques majeures est de pouvoir étudier le support sans prélever ou avec précaution (on parle alors de micoprélevement de l'ordre de la centaine de micron).
Les analyses sans contact et non destructives sont donc précieuses.
Des techniques portables (comme la spectroscopie XRF, la technologie LIBS ou encore la diffraction X) donnent des indications notamment sur la présence et la nature des charges.
L'étude de ces dernières est très intéressante et donne des indications sur le mode de fabrication du papier et éventuellement sur le mode de vieillissement artificiel.
L'étude des fibres est également prépondérante
Elle peut tout d'abord avoir lieu sur place sous différent éclairage et grossissement (mesures de la taille des fibres, présence d'azurant optique, présence de vergeures...) mais un prélèvement de quelques centaines de micron et étudié au microcope et microscope électronique permet de valider la nature de la fibre, sa longueur, son état de conservation...
La fin du XIXè siècle-début du XXè siècle a vu la production de papier profondémment se transformer
notamment avec l'industrialisation du papier à l'aide de fibres de bois.
D'autres évolutions interviendront dans les années 1950-2000
L'arrivée des plastifiants, des azurants optiques de synthèse, l'optimisation des bains préparatoires....tous étant des indicateurs de leur temps....
La datation carbone 14 a également connu des optimisations permettant aujourd'hui de minimiser la prise d'échantillons. Elle reste toutefois importante et il est primordial de vérifier l'absence de composés organiques de sources prétrosourcés ou fossiles.
Grâce aux technologies actuelles, le papier peut enfin nous raconter son histoire !
Article rédigé Violaine de Villemereuil